Amour Bleu

Amour Bleu

Fais pas ci, fais pas ça !

 

« Pourquoi nos enfants connaitraient l’allégresse, alors que nous et nos parents nous n’avons connu que le stress ? » Tryo.

Ceci explique peut-être le pourquoi du « fais pas ci ». Mais en attendant, combien d’entre nous sommes sclérosés à cause d’une éducation parentale et sociale basée sur le paraitre, la bienséance et le silence : « Non ça ne se dit pas ! »

« Sois sage ! » Quelle ineptie ! La sagesse n’est-elle pas le fruit de l’expérience ? Quand nous disons cela à un enfant, implicitement on lui demande d’obéir à nos commandements. Donc on lui interdit de vivre ses propres expériences. Donc on lui coupe l’accès à la sagesse…

« Il était une fois dans le comté du Wiltshire en Angleterre, un petit garçon nommé Arthur. Il avait de grands yeux clairs, où certains disaient que l’on pouvait ressentir l’amour du monde ; il courait partout puis se posait sur la branche d’un arbre pendant des heures pour observer le monde et partait à la chasse aux fruits sauvages. Il était différent de ses camarades et donc montré du doigt. Les enfants n’acceptaient pas qu’il puisse ne pas suivre les ordres des adultes, et les « grands » refusaient qu’il déroge à la règle. « Tout le monde a toujours fait ainsi, il doit se plier à nos commandements ! ». Mais le petit Arthur ne l’entendait pas ainsi, il continuait à suivre la seule règle qu’il connaissait : « Expérimenter l’Amour de la Vie afin de devenir sage. » Car un Ange à sa naissance lui avait montré sa destinée, ce qu’il serait au crépuscule de sa vie, un vieux sage accompagné d’une vieille et magnifique Dame avec qui ils guideraient les gens de son village vers la Lumière.

Mais cette liberté d’être contrariait, énervait tous ceux qui étaient incapables de vivre ainsi, c’est-à-dire à peu près tout le monde dans le village. Alors il fut puni, corrigé, condamné… Mais rien n’y faisait, il continuait à rêver, expérimenter et goûter le monde avec ses grands yeux. La colère chez certains était grandissante et elle devint dense, presque palpable, jusqu’à se transformer en une bête sombre, hideuse et terrifiante. Tapie dans un coin sombre de sa maison, la bête guettait le moment opportun pour attaquer Arthur, car il fallait l’arrêter !

Une nuit après un mauvais rêve, Arthur s’en alla de sa chambre à pas de velours, pour monter sur le toit observer la lune. Mais il devait passer par le grenier de son père pour ne pas réveiller ses parents, là où la bête cachée l’attendait ! Lentement il monta, évitant de faire grincer le plancher. Il était arrivé, mais une odeur pestilentielle envahit ses narines : « Mais qu’est-ce que… ! »

Et soudain sortie du coin le plus sombre du grenier, la bête bondit sur Arthur. Il ne se souvient pas du temps que cela dura, mais ce qu’il se rappelle le marqua à jamais. Et surtout il se rappelle les mots que la bête lui avait glissés dans le creux de l’oreille : « Toutes les personnes que tu aimeras te quitteront et tu finiras seul ! »

Pour la première fois Arthur connut la Peur. Et il prit la pire décision de sa vie, celle de devenir ce que les autres voulaient qu’il devienne, et il devint l’enfant le plus obéissant du village, pour que ceux qu’il aimait ne le quittent pas. Il suffisait de lui demander n’importe quoi et il le faisait même si cela allait à l’encontre de son cœur.

Malheureusement cela ne suffit pas ! Il perdit tout d’abord Jean le Solitaire qui savait tout sur tout. Un beau jour lors d’une de ses passionnantes histoires, il s’éteint dans un soupir. Puis ce fut le tour de sa douce grand-mère, au regard bleu et tendre. Celle qui lui avait appris les recettes secrètes qui transformaient un simple repas en un banquet où l’amour régnait. Puis son grand-père, le maître du temps : il pouvait rester des heures à regarder une fleur, il lui apprit à maîtriser cette dimension pour profiter de chaque instant et le rendre unique. La maladie gagna sa mère qui vécut mille et une souffrances. Le combat fut long mais riche d’enseignements. Elle quitta ce monde dans un éclat de rire. Par la suite son père l’abandonna, trop jaloux de l’amour que recevait son fils unique. Ses compagnons de route, amis, voisins, cousins et autres connaissances du village partir les uns après les autres pour un autre village dont on disait que l’herbe était plus verte…

Il était devenu un homme mais vivait seul dans ce village abandonné de tous. « La bête avait raison, se disait-il ! ». Mais un jour alors qu’il était perché sur la branche d’un vieux chêne plusieurs fois centenaire, il vit une magnifique femme, aux cheveux d’Or, se promener dans le champ qu’il observait. Elle cueillait des bleuets qu’elle garnissait d’herbe d’un vert profond. Sans qu’il sache tout de suite pourquoi, il savait qu’il l’aimait…

Ils vécurent un moment dans un tourbillon magique, comme des enfants. Arthur mit un moment à constater qu’ils ne parlaient pas la même langue, tellement il semblait tout comprendre en elle ! Un jour, alors qu’il était en train de panser ses plaies après un rude combat contre un démon - car depuis la bête il était régulièrement attaqué par des démons de toutes sortes, sortant directement de sa tête, comme s’ils se nourrissaient de son âme - La Bête revint et prit sa belle aux cheveux d’Or.

Désemparé, Arthur voulut quitter ce monde pour ne plus souffrir. D’un pas décidé, il se dirigea vers StoneHenge muni d’un poignard. Il se mit à genoux au centre du cercle de pierre, empoigna son poignard dirigé vers lui, le monta le plus haut possible, ferma les yeux et le lança vers sa poitrine ! Mais il ne ressentit rien ! Lentement il ouvrit les yeux car une lumière intense l’aveuglait. De cette lumière apparut une femme immense, magnifique et puissante. Elle retenait la main d’Arthur. Il lâche de suite son poignard et se mit à pleurer tel un fleuve en crue. « Ne crains pas Arthur, rappelle-toi combien tu aimes la vie et pourquoi tu es là »

« Mais pourquoi diable suis-je ici ? »

« Le diable ni est pour rien ! C’est toi seul qui décidas de revenir ici. Tu ne te rappelles pas ? »

« Non ! »

« Tu étais au paradis avec celle que tu aimes tant, la Fille du Dieu Soleil, la Fille de la Lumière, et inquiet de ne plus voir d’âme y venir, Dieu vous donna pour mission d’aider les Hommes à retrouver le chemin du Paradis depuis les Enfers. Va, Arthur, descends encore plus profondément dans les entrailles des Enfers chercher ta bien aimée, elle t’y attend, et apprenez à vos sœurs et à vos frères le chemin de la liberté qui mène au Paradis. Vous devrez oublier tout ce qu’on vous a imposé, pour redevenir les enfants libres que vous étiez ! Le chemin sera semé d’embûches, le doute vous envahira, mais gardez à l’esprit que vous êtes les Enfants du Grand Esprit, et que votre destinée est L’Harmonie, La Paix et L’Amour. »

Le Cœur rempli de cette Lumière bleue qui émanait de cette Mère toute puissante, Arthur s’en alla délivrer les siens !

 

 



05/09/2012
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