Amour Bleu

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Hassam le sage

 

 

« Je m’appelle Hassam, j’ai 107 ans et comme vous le voyez je quitte mon village ! Enfin on m’a bannit de celui-ci.

 

Certains en regardant ma vie dirait qu’elle fut certes longue, mais difficile et voilà que Dieu me met de nouveau à l’épreuve à la veille de ma mort. Armé de mon seul bâton je marche depuis 6 jours, je suis fatigué, las et surtout un peu perdu, car je pensais que j’allais enfin profiter de la vie. Et non ! Il y a 6 jours le village presque entièrement se tenait devant ma hutte. Ils m’ont accusés de mille et une choses et m’ont ordonné de partir. Ô je sais trop bien pourquoi tant de haine et d’accusations. Certaines étaient même vrai mais dataient de ma jeunesse, 60 ans en arrière, d’autres étaient drôles : «  Tu m’énerves à sourire tout le temps ! ». J’ai soigné, conseillé, aidé tous ceux qui me criaient de partir, mais il est souvent plus facile d’accuser les autres que de changer soi-même.

 

Je me souviens dans ma jeunesse je détestais un homme nommé Arhim, il était confiant, il réussissait en tout, il possédait des objets qui me faisaient rêver… Un jour j’ai dus l’accompagner à un village voisin pour y faire du troc. Il y avait 2 jours de marche. Il m’avait jamais autant énervé car en plus il était gentil. Mais j’avais décidé de ne pas lui parler, car ça aurait été pactisé avec l’ennemi, j’étais un humble qui n’avais besoin de rien alors que lui avait tout, même sa femme était belle et adorable, « il ne l’a mérite pas ! ». Ainsi donc ses 2 premiers jours furent terriblement long pour moi et lui avait toujours se sourire lorsque nos regard se croisaient, comme si il savait et que je ne comprenais rien ! Il m’énervait à un point où parfois je me sentais prêt à exploser comme milles Soleils !

 

Arrivé au marché du village, nous déballions les affaires à troquer. Puis Arhim me dit que je pouvais aller faire un tour « peut-être trouveras-tu quelque chose qui te rendra ton sourire » ! « Pauvre c… ». Me dis-je dans ma tête. Mais en plus il avait raison (encore !) il y avait ce magnifique poignard taillé directement dans un bois que je ne connaissais pas mais qui était splendide, orné de magnifiques gravures aussi bien sur le manche que sur le haut de la lame ! « Il vient de très loin, c’est un marchant romain qui me l’a vendu » s’écria le marchand ! Et la lame en plus d’être belle avait un tranchant exceptionnel. « 3 pièces d’or et il est à toi ». Mais je n’avais même pas une pièce d’argent, et mon travail avec Arhim ne devait me rapporter que deux pièces d’argents, j’étais loin du compte !!! « Ce poignard c’est pour les riches, j’en ai pas besoin » et je suis retourné avec Arhim, le riche, vendre ses productions. En deux jours tout fut vendus, et Ahrim me demanda de garder les bêtes le temps qu’il aille acheter ce dont il avait besoin avec l’argent qu’il avait gagné de ses ventes et me paya ce qu’il me devait. Deux heures après nous étions sur le chemin du retour. J’étais toujours aussi silencieux et Arhim était toujours aussi… sûr de lui ! « Tu sais que tu pourrais prendre ma place ? Tu es travailleur, efficace et en plus très bon vendeur car honnête ! Les gens sentent ce genre de chose et du coup te font confiance ! C’est la première fois que je vends tout aussi vite et a aussi bon prix ! Merci ». Je restais dans mon silence mais intérieurement je souris, on ne m’avait jamais fait un aussi gentil compliment, surtout que je le sentais sincère ! Le soir venu, j’allumai un feu pour que nous puissions manger et dormir avant de repartir chez nous.

 

« Tiens » me dis Arhim. Il me tendait un objet emballé dans un chiffon ! Je l’ouvris et ... « je ne peux pas, pourquoi ? ». « Je sais bien ce que tu penses de moi, tu ne m’aimes pas car tu me trouves trop riche, trop souriant, trop gentil… » « C’est vrai ! » Lui répondis-je avec fierté.

« J’ai eu les mêmes sentiments à l’égard de mon beau père quand j’avais ton âge, car moi aussi je n’avais pas grand-chose, en fait j’avais une paire de sandales usées héritées de mon grand frère ! Un jour il me dit que j’aurai autant voir plus de choses que lui ! Et je compris alors que ce que je n’aimais pas ce n’était pas lui mais moi car ce qu’il était me renvoyait ce que je n’étais pas, et j’ai trouvé plus facile de dire que le problème c’était lui plutôt que de me dire je peux être comme lui. Alors au lieu de rager contre lui, je me suis mis à écouter ses conseils ! Voilà comment j’en suis arrivé jusque-là ! 

 

Ce poignard je ne te l’offre pas, c’est un avancement sur ta future richesse, et si tu veux des conseils pour gagner trois pièces d’or je suis là »

 

Cet homme était un grand sage et ma jalousie m’avait conduit à le voir comme un Monstre avar et égoïste. Il est devenu mon maître et il m’apprit à transformer l’ombre en lumière !

 

«  Hassam » « Hassam » « Hassam » « Reviens on est désolé, on était tous à côté de la plaque. Voilà trois jours que l’on te cherche partout. Ahrim nous est apparu en songe, à tous ceux qui t’ont injuriés ! On a compris que ce n’était contre toi que nous étions en colère mais contre nous ! Ta sagesse, nous renvoyait notre immaturité, reviens, on a besoin de tes sages conseils pour avancer et devenir comme toi »

 

« Mais comment m’avez-vous retrouvé, je ne laisse pas de traces ? »

 

« Tu avais fait tomber ça à un jours de marche ! »

 

« Ô mon beau poignard ! »

 

 

 

 

 



10/11/2012
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